Moins encouragées et moins valorisées que les garçons lorsqu’elles prennent la parole, beaucoup de femmes arrivent dans l’enseignement supérieur avec moins d’aisance à l’oral. Un désavantage qui se ressent ensuite dans le monde professionnel. On remarque que s’exprimer en public reste encore un défi pour les femmes.

La Synergie des Partenaires pour la Promotion des Droits de la Femmes (SPPDF) avec l’appui financier du Fonds Africain pour le Développement de la Femme (AWDF)  a organisé une séance de deux jours de renforcement des capacités des membres des réseaux des artisans de paix de toutes les Communes de la Province CIBITOKE sur les techniques de prise de parole en public, lobbying et plaidoyer.

Le lobbying ou la représentation d’intérêts étant un acte qui consiste d’ entrer en contact avec des personnes qui ont un pouvoir sur une domaine d’activité de façon à les convaincre d’agir dans un sens qui est bénéfique en d’autre termes une activité exercée en vue d’obtenir du droit tandis que le plaidoyer est un moyen utilisé pour influencer les décisions et instances publiques, afin de défendre une cause et d’obtenir un changement de société souhaité.

Cet atelier a eu lieu en date du 18 au 19 juillet 2023 au chef-lieu de la Province Cibitoke, à l’Africana Hôtel et a été animé par Madame Gaudence NDAYIRORERE en co animation avec Monsieur Nathanael NIMBONA.

L’objectif était de renforcer les capacités des membres des réseaux communaux d’artisans de paix mis en place sur les techniques de prise de parole en public, lobbying et plaidoyer.

Ceux qui étaient invités étaient les membres des réseaux communaux d’artisans de paix à raison de 6 membres parcommune et un point focal provincial soient 37 personnes  dont 7 hommes et 30 femmes. Le taux de participation était de 100%.

Dans cet atelier, ils ont remarqué que les femmes ne sont pas représentées  malgré que plus de 60% de la population habitant la province Cibitoke sont des femmes. Les raisons pour lesquelles il y a cette sous-représentation ont été révélé :

  • Manque d’équité entre les hommes et femmes au contrôle des biens familiaux
  • Non mise en application de certaines lois/pratiques en faveur de la participation de la femme
  • Concubinage
  • Discrimination des femmes
  • Les ordres des élues collinaires féminins ne sont pas respectés comme ceux des hommes.
  • Certains hommes constituent des obstacles à leurs épouses élues
  • Quelques hommes qui deviennent obstacles aux initiatives du commerce transfrontalier de leurs femmes
  • Manque de solidarité entre les femmes
  • Les parlementaires élus ne viennent pas rendre visite à ces femmes pour qu’elles puissent s’exprimer et leur exprimer leurs besoins.
  • Manque d’estime de soi chez les femmes/filles
  • Auto-discrimination féminine
  • Et aussi les femmes ne se font pas élire lors des élections

Après l’identification de ces problèmes, les participants ont relevés les plus influents et ils ont élaboré un plan de plaidoyer. Des recommandations ont été faites surtout pour la communauté des batwa et les albinos qui sont des catégories ignorés  et lesquelles il faut mettre plus d’efforts pour favoriser leur participation dans la construction économique, sociale et politique du pays.

Certaines des recommandations faites sont :

  • Des descentes des parlementaires pour recueillir les besoins des femmes, leurs problèmes de la population, ect…
  • Supprimer la liste bloquée dans les élections en permettant une publication préalable des candidats aux élections et permettre à la population de valider les candidats
  • Le respect et la mise en œuvre des lois/coutumes/bonnes pratiques en faveur de la femme
  • Impliquer les femmes comme les hommes dans tout le processus d’élaboration des PCDC
  • Les femmes élues doivent défendre les intérêts des femmes

Et bien d’autres.

A la fin de l’atelier, les résultats attendus ont été dument atteint car les connaissances et compétences en techniques de prise de parole en public, de lobbying et plaidoyer ont été bien acquises et un plan d’ action du plaidoyer a été mis en place par le réseau.